Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS eJ5R0xO7. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Notre objectif est de connaître ce que vit le sujet en état d'épuisement professionnel. Et plus précisément d'interroger d'une part le clivage théorique instauré entre les troubles présents au travail et leur résolution en dehors. D'autre part et en conséquence de questionner la validité clinique des signes proposés par Maslach, servant de base au test princeps du burnout (le M.B.I.). Méthode : Par des entretiens de recherche sur 106 soignants, para-médicaux et médecins, dans trois institutions, doublés pour environ la moitié d'entre eux d'un second entretien (soit 163 entretiens) associant la passation d'échelles de mesure du burnout et de la dépression. Résultats Nous trouvons une souffrance avérée chez nombre de soignants, protéiforme, notamment en termes d'intensité du burnout ou selon la dualité de honte et de revendication introduite ici. De fait, il y a bien une intériorité du problème (plutôt niée par la personne qui renvoie les causes sur l'environnement), et le clivage théorique apparaît sans grande valeur clinique au vu des causes et des conséquences de l'épuisement professionnel. Nous pensons enfin que l'état de burnout rapporté par le sujet se différencie de celui du sujet indemne et du sujet déprimé - avec un continuum possible, en accord avec la littérature sur ce thème. Discussion : Devant ces états différentiables et les variations dynamiques chez un même sujet, nous proposons une description schématique reflétant les variations trouvées, avec le passage progressif entre vie indemne, niveaux d'épuisement et passage vers la dépression. Cette investigation conduit à réfléchir à l'élaboration future d'une grille d'analyse du sujet venant en consultation pour fatigue/épuisement professionnel ou dépression. Enfin, les implications en termes de mesure, de valeur du construct et les limites de ce travail sont discutées.
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