Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA IG9R0xoH. Diffusion soumise à autorisation]. En Afrique, le tabagisme féminin est mal vu ; la fumeuse étant considérée comme une femme de mauvaise moralité. Cependant, l'image de la femme affranchie, sûre d'elle, que les industriels du tabac ont véhiculé pendant des décennies semble avoir fait son effet. L'objectif de cette étude était de déterminer les caractéristiques et connaissances des femmes sur le tabagisme à Abidjan. Méthodologie : Il s'agit d'une étude transversale prospective descriptive et analytique portant sur le tabagisme de la population féminine âgée de plus de 15 ans résidente à Abidjan depuis au moins un an. Nous avons procédé à un échantillonnage représentatif de la population féminine de la ville d'Abidjan par commune, par quartier et par niveau socioprofessionnel. Résultats : Au total, nous avons enrôlé 1 479 femmes. La prévalence du tabagisme féminin était de 13,6%. L'initiation se faisait entre 16 et 20 ans. Ces fumeuses sont issues de milieux socioéconomiques peu favorables et sont pour la plupart instruites et célibataires (80%). La majorité de ces fumeuses (90%) consommaient une à dix cigarettes par jour. Les lieux privilégiés de cette intoxication étaient les boites de nuit et les buvettes (64,7%) en compagnie de leurs amis (52,2%). Les facteurs favorisant étaient surtout le mimétisme, la curiosité et le tabagisme de l'entourage. Concernant la connaissance du tabac et de ses conséquences, on notait de nombreuses carences. La nicotine était la substance de la cigarette la mieux connue. Les pathologies pulmonaires et cardiovasculaires étaient les plus citées. De façon spécifique, ces femmes ne connaissaient pas les méfaits du tabagisme sur la gente féminine. Conclusion : Le tabagisme féminin est en augmentation à Abidjan. Il touche surtout les femmes jeunes, instruites (niveau secondaire ou universitaire) et issues d'un milieu socioprofessionnel défavorable. (résumé d'auteur).
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