Résumé :
|
[BDSP. Notice produite par ORSRA AR0xE8Gl. Diffusion soumise à autorisation]. Le suivi dans le temps des inégalités sociales de mortalité représente un enjeu de santé publique majeur. Cette étude propose de présenter les données disponibles permettant d'évaluer les différentiels socioéconomiques de mortalité par cause dans la population âgée de 25 à 55 ans en France. Plus spécifiquement, elle compare le biais et la précision inhérents à l'utilisation de la profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) déclarée lors du dernier recensement (méthode chaînée dans l'échantillon démographique permanent [EDP]) ou à l'état civil au moment du décès (approche non chaînée exhaustive). Méthodes : L'EDP, un échantillon au centième de la population vivant en France, apparié aux causes médicales de décès a été utilisé pour l'approche chaînée. Les données exhaustives de mortalité par cause ont été utilisées pour l'approche non chaînée. Les PCS ont été classées en huit catégories. En prenant les cadres comme référence, des risques relatifs de mortalité par cause et leur intervalle de confiance à 95% ont été calculés à l'aide de régressions de Poisson pour les périodes 1983-1989,1991-1997 et 2000-2006. Ces calculs ont été faits sur la base de l'EDP et sur les données exhaustives non chaînées. Résultats : Sur la période 2000-2006, les PCS déclarées au précédent recensement et à l'état civil concordent pour la moitié des décès de l'EDP. Lorsque l'on compare les deux approches, les risques relatifs sont généralement plus élevés avec l'approche non chaînée, en particulier pour les employés. Les risques relatifs pour les ouvriers sont similaires selon les deux approches sur les périodes 1983-1989 et 1991-1997 et plus élevés pour l'approche non chaînée sur la période 2000-2006. Sur cette dernière période, l'ordre et l'amplitude des risques relatifs varient de façon similaire selon la PCS et la cause de décès pour les deux approches. Les intervalles de confiance obtenus à l'aide de l'approche chaînée sont larges. Conclusion : La PCS déclarée à l'état civil au moment du décès nécessite des précautions importantes pour un usage en épidémiologie et les données de l'EDP ne permettent pas un suivi fin des inégalités sociales de mortalité. D'autres solutions sont envisageables comme le recueil du niveau d'étude à l'état civil ou l'appariement de la base de mortalité par cause de décès avec d'autres bases de données à vocation exhaustive. (résumé d'auteur).
|