Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS dPtlR0xn. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Déterminer la prévalence des infections à Trichomonas vaginalis (TV) et des vaginites bactériennes (VB) chez les femmes enceintes du Botswana et mener une évaluation comparée de l'approche syndromique et d'autres stratégies pour la prise en charge de ces pathologies pendant la grossesse. Méthodes : Dans le cadre d'une étude transversale, on a interrogé et examiné 703 femmes se présentant aux visites prénatales et on a prélevé chez elles des échantillons pour recherche de TV, d'une éventuelle VB, de Candida, de Chiamydia trachomatis et de Neisseria gonorrhoeae. Des entretiens structurés et l'exploitation des dossiers prénatals ont permis de recueillir des éléments sur les infections de l'appareil reproducteur survenues à un stade antérieur de la grossesse. Résultats : On a diagnostiqué une infection à TV chez 19% des femmes examinées et une VB chez 38% d'entre elles. Trois quarts des femmes atteintes d'infection à TV ou VB étaient asymptomatiques. Une prise en charge syndromique selon l'Algorithme pour les pertes vaginales de l'OMS aurait conduit à un sous-diagnostic notable de certaines pathologies et à un surtraitement des infections à TV et des VB. Les pertes vaginales se sont révélées plus fortement prédictives de la présence de ces affections que les symptômes. Parmi les 546 femmes reçues dans le cadre des visites prénatales, 142 (26%) avaient déjà été diagnostiquées comme présentant des pertes vaginales à un stade antérieur de la grossesse (à deux reprises pour 14 d'entre elles). On a relevé 143 cas de pertes vaginales au deuxième ou au troisième trimestres de grossesse parmi les femmes examinées lors de ces visites prénatales. Néanmoins, ces pertes n'ont donné lieu que 17 fois à la prescription de métronidazole (12% des cas). Conclusion : Le diagnostic et le traitement des infections à TV et des VB chez les femmes enceintes d'Afrique subsaharienne présentent des difficultés majeures. Cette étude a conduit à diagnostiquer une infection à TV ou une VB chez la moitié des femmes enceintes, mais ces affections n'ont été ni détectées, ni traitées, par la prise en charge syndromique appliquée lors des visites prénatales. De même, le personnel soignant ne suivait par les recommandations thérapeutiques. Ces résultats témoignent de la nécessité d'une révision du Guide pour la prise en charge des IST à TV et des VB dans le cadre des soins prénatals.
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