Résumé :
|
Dans le secteur de la santé, la construction européenne est en cours. L'Union européenne fournit un cadre réglementaire pour la liberté de circulation des patients, des professionnels de santé, des médicaments et dispositifs médicaux. Selon la Commission européenne, environ 1% des patients choisissent l'étranger pour se faire soigner, souvent dans un Etat voisin, pour des motifs de coût, de proximité ou de qualité de prise en charge. Et ce phénomène est sans doute appelé à s'amplifier. D'où l'expression de "tourisme médical" qui apparaît aujourd'hui. Par ailleurs, concernant les professionnels, on a peut-être tendance à l'oublier, mais les enjeux de cet espace de libre-échange et de circulation ne posent pas seulement le problème de la délocalisation du plombier polonais, mais aussi peut-être, dans un contexte de pénurie de professionnels de santé, celui de l'infirmière bulgare
ou lituanienne ? Quelles sont les possibilités de recrutement pour les établissements, quelles sont les contraintes juridiques ? Telles sont les questions auxquelles tentera de répondre le présent dossier. La deuxième grande problématique de ce dossier sera de déterminer quelle sera la place de l'hospitalisation privée dans ce paysage sanitaire européen. Le contexte est celui de "globalisation" du marché de la santé en Europe et de contraintes financière croissante, mais il faut aussi prendre en compte l'hétérogénéité des systèmes de santé, de l'organisation de la sécurité sociale ou de la tarification des établissements de soins. De nombreux Etats sont caractérisés par un service public prépondérant, mais le secteur privé semble désormais bien ancré dans l'Europe de la santé, et une tendance à la privatisation dans certains Etats, comme en Allemagne, semble se dessiner.
|