Résumé :
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Les cancers du sein et du col de l'utérus font partie des cancers pour lesquels une une généralisation du dépistage organisé est en cours. Or, la communication qui a pu être déployée autour de ces dispositifs ne suffit pas à mobiliser les femmes, notamment les femmes en situation de précarité, à participer. De nombreux freins existent, notamment ceux liés aux représentations qu'ont ces femmes de la maladie et de l'acte de dépistage. Comment construire une communication proche de leurs préoccupations ? Comment leur permettre d'appréhender les enjeux d'un suivi gynécologique et du dépistage précoce pour leur santé ? C'est en essayant de répondre à ces questions que les auteurs ont expérimenté dans la construction d'une action de communication spécifique auprès des femmes précarisées, une approche participative basée sur l'éducation par les pairs. Deux groupes de femmes ont participé à l'élaboration et l'animation d'une action de communication de proximité. Cette action s'est révélée efficace : pour 9 / 10e des bénéficiaires de l'action, elles ont pu observer une véritable prise de conscience des enjeux du suivi gynécologique et du dépistage précoce et 24 % d'entre elles ont enclenché une démarche de suivi gynécologique auprès d'un médecin. Par ailleurs, les auteurs ont pu mettre en évidence l'impact de la démarche participative sur le développement des compétences psychosociales des femmes-relais partenaires du projet. Aujourd'hui, la modélisation de la méthodologie employée dans cette expérimentation nous permet de construire un réseau de médiateurs de santé en Lorraine, chargé de relayer localement les actions de communication et d'éducation pour la santé au plus proche des territoires.
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