Résumé :
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Certaines prises en charge requièrent une grande proximité et ne sont pas sans risque. Par ailleurs, il peut arriver qu'un travailleur social éprouve de la répulsion devant "l'altérité radicale", en travaillant par exemple avec certains résidents polyhandicapés
L'insupportable, l'impensable parfois, peuvent amener à des négligences, voire à des passages à l'acte de professionnels signant ainsi leur souffrance, leur burn out et leur impuissance. "Si tu ne t'occupes pas de moi, je meurs". Tel est le lourd constat qui existe entre les soignants et les personnes polyhandicapées. Dans cette mission difficile, les liens qui se tissent sont à double tranchant : ils font partie des soins et peuvent aussi être source d'usure et de négligence. Le MAS Paul-Mercier de Lyon a mis en place un dispositif pour lutter contre la maltraitance. Explications. Suivent deux entretiens. Le premier avec Gaëtan Munoz, psychomotricien et médiateur dans le travail des soignants. Pour lui : "Si la parole n'est pas possible, il y a un terrain propice à la maltraitance". Le deuxième entretien avec Jean-Jacques Rossello, psychiatre et membre de la société psychanalytique de Paris. Il travaille depuis dix-sept ans à la MAS Paul-Mercier. Il intervient deux demi-journées par semaine pour essentiellement accompagner le personnel. Il définit ses interventions comme un travail clinique de mise en réflexion et en mots du vécu quotidien du personnel soignant :"Pour que leur travail reste dans le domaine du supportable". Au fil des années, s'est installée une certaine liberté de réflexion.
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