Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSRA R0xnA8GG. Diffusion soumise à autorisation]. Position du problème : Une étude de mortalité a été réalisée dans une cohorte de vétérans présents sur les sites du centre français d'expérimentations nucléaires du Pacifique (CEP) entre 1966 et 1996, et ayant bénéficié d'une surveillance dosimétrique externe. Méthodes : La cohorte était composée de 32 550 vétérans pour lesquels au moins un résultat de dosimétrie est connu. Le statut vital a été recueilli auprès du registre national d'identification des personnes physiques et les causes de décès ont été obtenues auprès du fichier national des causes de décès. La mortalité totale et par cause a été comparée à la mortalité de la population française à l'aide de ratios de mortalité standardisés (SMR). Pour tester l'effet d'une dosimétrie non nulle (supérieure au seuil de détection de 0,2 mSv), la mortalité des vétérans a été comparée au sein de la cohorte à l'aide de ratios standardisés et de modèles de régression de Poisson. Résultats : L'analyse de mortalité a été conduite chez les 26 524 vétérans hommes uniquement, la dosimétrie était non nulle pour 8% d'entre eux ; 5492 vétérans sont décédés avant le 31 décembre 2008,97% des causes étant disponibles. La comparaison de la mortalité de la cohorte à celle de la population française souligne un déficit de mortalité toutes causes, par cancer et pour des pathologies potentiellement liées aux radiations ; ces résultats sont liés au biais du "travailleur sain". Si la mortalité toutes causes et par cancer des vétérans avec dosimétrie non nulle n'est pas différente de celle des autres vétérans, un excès d'hémopathies malignes est observé dans cette sous-population ; cet excès est significatif après modélisation (RR=1,82 ; IC 95% [1,6-2,0]). Conclusion : Chez ces vétérans ayant bénéficié d'une surveillance dosimétrique externe, la présence sur les sites du CEP ne constitue pas un facteur d'augmentation de la mortalité par rapport à la population nationale. Cependant, un risque augmenté de mortalité par hémopathies malignes est observé chez les vétérans avec dosimétrie non nulle. Ce résultat est également observé dans les études portant sur des vétérans présents lors d'expérimentations nucléaires dans d'autres pays.
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