Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS tCs9FR0x. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Cette étude visait à : 1) déterminer l'efficacité des programmes de "postvention" du suicide sur les tentatives de suicide et sur le suicide ainsi que sur les symptômes de tristesse, la détresse mentale et la santé mentale en général ; et 2) examiner leur rapport coût-efficacité. Méthode : En septembre 2009, nous avons interrogé des bases de données informatisées (PubMed, PsycINFO, Cinahl, base de données Cochrane, Crisis, Suicide and Life-Threatening Behavior) pour trouver des évaluations de programmes de prévention du suicide, et en février 2010, nous avons fait d'autres recherches (dans la base de données du Centre for Reviews and Dissémination, la base de données des examens systématiques du groupe Cochrane, PubMed, PsycINFO et Cinahl) pour trouver des analyses coût-efficacité de programmes de deuil. Nous avons aussi cherché manuellement des revues de la littérature et des articles pertinents. Ont été inclues dans notre analyse les publications qui décrivaient l'évaluation ou l'analyse coût-efficacité d'un programme de postvention du suicide, qui fournissaient des données et qui avaient été publiées dans des revues de langue anglaise avec comité de lecture. Nous n'avons pas tenu compte de leur date de publication. Nous avons exclu les examens systématiques descriptifs, les thèses de doctorat et les études qui décrivaient un programme de postvention sans en faire l'évaluation. N'ayant trouvé que très peu d'analyses coût-efficacité, nous avons aussi inclus les articles décrivant les "coûts" des programmes de deuil. Nous avons évalué la qualité de ces études à l'aide de la hiérarchie des preuves du CEBM (Centre for Evidence-Based Medicine), et l'efficacité des programmes à l'aide du cadre d'analyse "What Works Repository" de l'OJP (Office of Justice Programs). Résultats : Sur les 49 études de programmes de postvention du suicide récupérées, 16 répondaient à nos critères d'inclusion pour l'évaluation de la qualité et des preuves d'efficacité. Nous avons défini trois populations cibles pour les programmes de postvention : l'école, la famille et la communauté. D'après les études disponibles, les programmes de postvention n'ont aucun effet protecteur sur le nombre de décès par suicide ou de tentatives de suicide, et les programmes de postvention en milieu scolaire ont peu d'effets positifs. Une étude fait même état des effets néfastes d'une initiative de postvention du suicide. La formation sentinelle, comme mesure de postvention proactive, est efficace pour accroître les connaissances sur l'intervention de crise parmi le personnel enseignant. L'accompagnement de proximité sur les lieux du suicide est utile pour inciter les survivants à participer à un groupe d'entraide dans un centre d'écoute et à trouver de l'aide pour composer avec leur perte. Le contact avec un service de counseling postvention aide en général à atténuer la détresse psychologique de la famille du défunt (conjoint, parents, enfants) dans l'immédiat. Nous n'avons trouvé aucune analyse statistique de programmes communautaires de postvention du suicide ; cependant, les organismes de santé mentale de nombreux pays ont adopté les lignes directrices des médias pour parler des suicides et des tentatives de suicide. Nous n'avons trouvé aucune analyse du rapport coût-efficacité de programmes de postvention du suicide. Conclusion : Nous présentons des recommandations pour encadrer la démarche des responsables des politiques, des administrateurs et des cliniciens, et nous proposons des pistes de recherche.
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