Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS I9R0x8H8. Diffusion soumise à autorisation]. Les pays en développement sont confrontés actuellement à une migration interne et externe de leur main-d'oeuvre médicale et des interventions sont nécessaires pour attirer et retenir les professionnels de santé dans les zones rurales. On dispose néanmoins de peu de données sur des interventions pluridimensionnelles. Les auteurs étudient ici une stratégie à long terme pour attirer et retenir les médecins dans les zones rurales du Chili : le programme en faveur des praticiens ruraux. Le principal objectif de l'article est de décrire ce programme, de caractériser la série pluridimensionnelle de mesures d'incitation qu'il utilise et de réaliser une évaluation préliminaire de ses résultats. Des données nationales rétrospectives ont été utilisées pour étudier le recrutement des médecins et les moyens de les retenir, ainsi que les mesures d'incitation fournies pour allonger la durée de leur séjour et les pousser à accepter des activités non-cliniques. Le programme a réussi à recruter un grand nombre de candidats, avec des taux d'acceptation proches de 100%. Les taux de maintien ont été voisins de 100% (les abandons ont été exceptionnels), mais 58% seulement des participants sont restés pendant la période maximum. Les zones présentant les plus grandes difficultés professionnelles ont attiré les candidats les mieux classés, mais les mesures d'incitation pour qu'ils s'engagent dans des projets communautaires, des responsabilités de gestion, la formation médicale continue ou la recherche ont obtenu des résultats mitigés. Les praticiens ruraux sont satisfaits de leur expérience et 70% prévoient d'exercer comme spécialistes dans des hôpitaux de recours. Le programme a réussi à faire correspondre les intérêts des médecins en cours de spécialisation et les besoins du pays en praticiens ruraux. Néanmoins, un écart pourrait se creuser entre la demande en certaines spécialités et ce que le programme peut offrir. Il est nécessaire de concilier les deux parties, ce qui exigera une stratégie plus fine que celle appliquée auparavant. Cette stratégie devra s'appuyer sur une base de connaissances robuste concernant les résultats du programme et sur les preuves d'intérêt et de motivation des professionnels de santé.
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