Résumé :
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Cet article analyse le processus de développement de l'assurance maladie sociale en Mongolie, ainsi que ses réussites, ses problèmes et ses enseignements. En 1994, le gouvernement de la Mongolie a instauré une assurance maladie sociale obligatoire pour tous les salariés des secteurs public et privé ainsi que pour toutes les catégories vulnérables et à bas revenus. Le régime prévoyait également une assurance volontaire pour les personnes au chômage en âge de travailler. Environ 95 pour cent de la population étaient couverts par l'assurance maladie au cours des deux premières années grâce au niveau élevé des subventions des pouvoirs publics en faveur des catégories vulnérables. Les prestations d'assurance couvraient à l'origine presque tous les services de soins hospitaliers à l'exception du traitement de certaines maladies chroniques et infectieuses déterminées, qui étaient financées directement par les pouvoirs publics. Le régime a connu un grand nombre de réussites mais également été confronté à des problèmes, s'agissant du maintien de la couverture universelle. Le nouveau dispositif de financement n'a apporté que peu d'incitations financières aux prestataires de soins pour maîtriser les dépenses de santé, ce qui a contribué une inflation rapide des dépenses de santé. En plus de la réforme du système de paiement pour les prestataires, il existe un besoin grandissant d'étendre les prestations aux soins ambulatoires. La création d'une assurance maladie obligatoire en Mongolie montre que dans les pays à bas revenus, il est possible de mettre en place un mécanisme d'assurance maladie pré financée basé sur le partage des risques et la mise en commun des fonds s'il existe un fort engagement politique et un soutien financier des pouvoirs publics en faveur des catégories vulnérables.
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