Résumé :
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Certaines activités des filières déchets sont susceptibles d'exposer les professionnels et les riverains des sites à des risques microbiologiques. Des évaluations ont été menées pour les plates-formes de compostage et pour l'épandage des boues résiduaires. Dans le compost, divers agents pathogènes (ou leurs constituants) sont bien connus pour être associés à des effets sanitaires, principalement respiratoires (Actinomycètes, Aspergillus fumigatus, endotoxines, etc.). Les risques étudiés sont quasi exclusivement limités à ceux qui sont associés aux bioaérosols. Les études montrent en majorité qu'au-delà de 200 m des sites de compostage, les concentrations en germes contenus dans les bioaérosols correspondent aux niveaux de fond observés loin des sources d'émission. Bien que des données liant effets sanitaires et concentrations en bioaérosols existent, excepté pour les endotoxines, elles ne permettent pas clairement de définir des seuils d'effets. Si les risques pour les professionnels, notamment pour ceux qui sont exposés fortement lors de certaines tâches, sont préoccupants, ceux qu'encourent les populations riveraines sont très mal caractérisés. Dans les boues destinées à l'épandage, la présence de divers agents pathogènes a été bien identifiée : ils sont en majorité responsables de troubles digestifs. Divers scénarios d'exposition ont été étudiés : inhalation de boues, consommation de végétaux, de poussières de sol. La détermination des concentrations ou densités d'agents dans les boues est délicate du fait des variabilités spatiales et temporelles. Les transferts depuis les boues vers les sols sont bien documentés pour un certain nombre de micro-organismes, contrairement aux transferts vers l'eau ou les végétaux. Pour de nombreux agents présents dans les boues, il existe des modèles dose-réponse pour l'ingestion, et des études d'évaluation des risques ont pu être menées. Mais certaines de ces études sont fragilisées du fait des incertitudes présentes aux différentes étapes de l'évaluation. Globalement, les incertitudes aux différentes étapes de l'évaluation des risques microbiologiques (ERM) dans ces filières doivent être réduites, et les connaissances sur les transferts des micro-organismes entre produit source et milieu d'exposition doivent encore être améliorées.
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