Résumé :
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Cette thèse examine la place occupée par l'Union européenne (UE) dans la recomposition en cours de l'espace politique de la santé. Pour ce faire, le cadre d'analyse adopté est celui de l'institutionnalisation d'un espace politique européen. Ce cadre consiste à identifier et à expliquer la densité, l'intensité et la stabilité des interactions prenant place dans le domaine de la santé à l'échelon européen/communautaire et entre cet échelon et d'autres niveaux territoriaux. Cette perspective d'analyse revêt un intérêt empirique et un intérêt théorique. D'abord, elle induit un déplacement du regard porté sur le rôle à jouer par l'UE dans le domaine de la santé - i.e. sur l'Europe de la santé. Ce nouveau regard permet de percevoir qu'il existe bel et bien un espace européen de la santé : directement et indirectement, l'UE oriente quantité de décisions d'acteurs de ce domaine, qu'ils évoluent ou non au niveau européen. Aussi, l'UE participe pleinement à la recomposition de l'espace politique de la santé. Ensuite, l'analyse de l'institutionnalisation d'un espace politique européen permet de décloisonner la recherche sur l'UE en contraignant à emprunter aux concepts classiques issus de la sociologie ou de la science politique mais aussi en obligeant à mêler les divers approches des "European studies ". En particulier, une réflexion menée en termes d'institutionnalisation d'espace politique européen permet de dépasser la dichotomie naissante entre l'étude de l'intégration européenne et celle de l'européanisation. En effet, le cas de la santé montre que l'institutionnalisation des espaces politiques européens naît de l'enchevêtrement de l'un et l'autre de ces phénomènes. Par conséquent, si l'institutionnalisation de l'espace européen de la santé procède sans aucun plan et sans réel pilote elle n'en est pas moins soumise à un ordre spécifique. (R.A.)
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