Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC HnGtGR0x. Diffusion soumise à autorisation]. Alliant l'analyse des effets des catégories ethnicisées et l'analyse de la relation soignant-soigné dans un contexte de mise en pratique de l'éducation thérapeutique des patients diabétiques, cet article interroge le caractère réversible de la conception du pouvoir d'agir, impliquée dans cette nouvelle pratique de soin. Alors que cette pratique vise à développer l'autonomie du patient et favoriser le partage des pouvoirs d'agir sur la maladie, elle contribue également à faire évoluer le modèle biomédical vers un modèle centré sur le patient, en redessinant la place des acteurs de la relation de soin. Cet article cherche à comprendre pourquoi, depuis une dizaine d'années, des difficultés concrètes de mise en oeuvre de cette relation auprès de publics immigrés ou d'origine étrangère apparaissent comme une barrière à l'éducation thérapeutique pour les professionnels de santé. L'auteure montre que le pouvoir d'agir partagé sur la maladie entre soignants et soignés nécessite la reconnaissance initiale des capacités et compétences de chacun des acteurs, sans quoi l' "autonomie" des patients et l'action éducative des soignants ne seraient que l'artéfact d'une "logique soignante d'observance", imposant des choix d'action sur la maladie strictement conformes aux normes biomédicales, décontextualisés des réalités d'existence des patients contraignant leur action, et renforçant ainsi les inégalités sociales de santé. (R.A.).
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