Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS zCR0x89R. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Comparer différentes méthodes utilisées en l'absence de données d'état civil pour estimer la mortalité adulte et décrire les schémas de mortalité au Manicaland, une région du Zimbabwe gravement touchée par le VIH. Méthodes : L'étude a comparé des estimations de la mortalité adulte obtenues à partir de 1) une simple question sur la mortalité dans les foyers, 2) des recensements successifs auprès des ménages et 3) une étude de cohorte portant sur des adultes dont les données sont reliées aux résultats de dépistage du VIH au Manicaland, avec celles fournies par un modèle mathématique adapté à la prévalence locale par âge du VIH (1998-2000). Résultats : Le taux de mortalité brut obtenu par le biais de la question unique sur la mortalité au sein du foyer (29 pour 1000 personnes-année) était assez proche de celui fourni par le modèle mathématique (22 à 25 pour 1000 personnes-année), mais beaucoup plus élevé que celui issu des recensements auprès des ménages (12 pour 1000 personnes-année). Le taux de mortalité adulte obtenu par recensement auprès des ménages (hommes 0,65 ; femmes 0,51) était plus faible que celui tiré de l'étude de cohorte (hommes 0,77 ; femmes 0,57), alors que le modèle mathématique donnait une estimation beaucoup plus élevée, surtout pour les femmes (hommes 0,80 à 0,83 ; femmes 0,75 à 0,80). La proportion de décès d'adultes imputables au VIH parmi la population considérée était de 0,61 pour les hommes et de 0,70 pour les femmes, l'espérance de vie étant estimée à 34,3 ans pour les hommes et à 38,2 ans pour les femmes. Conclusion : Chaque méthode d'estimation de la mortalité adulte se heurtait à des limites : sujets perdus de vue (étude de cohorte), sous-évaluation (recensement auprès des ménages), transparence des procédures sous-jacentes (question unique) et sensibilité à l'égard des paramètres (modèle mathématique). Toutefois, ces analyses font bien ressortir les avantages d'une étude de cohorte longitudinale, qui fournie une évolution plus complète que les recensements auprès des ménages, révèle les inexactitudes éventuelles des hypothèses du modèle et permet de quantifier directement l'impact du VIH.
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