Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS uHTJ7R0x. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Les expertises collectives de l'Inserm (2001 et 2003) sur les effets sur la santé et les effets sociaux de l'alcoolisation excessive ont permis d'établir des recommandations pour les pratiques professionnelles tant au niveau du repérage que de la prise en charge des sujets en difficultés avec l'alcool. Les médecins généralistes et les médecins du travail occupent des postes-clés pour faciliter les bilans de consommations et aider l'orientation des personnes vers les Centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA). L'étude épidémiologique nationale faite par l'Inserm et l'Anpaa auprès des CCAA vise à analyser la contribution des médecins du travail à l'orientation des patients et les caractéristiques des personnes adressées au secteur spécialisé en alcoologie. La comparaison de ces patients avec les personnes adressées par les médecins généralistes ou après dépistage de l'alcoolémie routière permet d'analyser différentes conditions de repérage des situations à risque vis-à-vis de l'alcool. Méthode : Les CCAA de l'Anpaa ont accueilli, pour l'année 2002,22 169 consultants dont près de la moitié ont une activité professionnelle (48%). Un questionnaire individuel proposé lors des premiers entretiens contient les caractéristiques socio-démographiques, l'origine et les raisons de la démarche, les consommations de psychotropes licites ou illicites et les difficultés rencontrées. Trois groupes sont comparés suivant l'origine de la démarche : médecine du travail, médecine générale et route. Résultats : En 2002,2,2% des consultants actifs des CCAA sont adressés par la médecine du travail (n=229) et 20,6% par l'alcoolémie routière (n=2170). Les consultants adressés par la médecine du travail sont plus âgés, plus nombreux à exercer la profession d'employés mais moins nombreux dans les autres catégories socio-professionnelles. Les difficultés rencontrées sont plus anciennes et concernent surtout le travail. La consommation d'alcool est majoritairement quotidienne dans le sous-groupe de la médecine du travail. Par ailleurs, 8,8% des consultants de CCAA en activité sont adressés par les médecins généralistes (n=916). Les consultants adressés par la médecine du travail sont plus âgés. Ils comptent plus d'hommes. Ils sont plus nombreux à exercer la profession d'employés ou ouvriers mais moins nombreux dans les autres catégories socio-professionnelles. Près de 4 sur 10 disent rencontrer des difficultés dans leur travail, c'est leur principal problème, alors que ceux qui viennent par l'intermédiaire des généralistes notent la santé et les relations familiales comme principales difficultés. Les difficultés sont aussi anciennes. Il n'y a pas de différence de mode d'alcoolisation entre les deux sous-groupes et il y a autant de fumeurs. Conclusion : Les deux groupes venant de la médecine du travail et de la médecine générale apparaissent proches sur les plans sanitaire et comportemental, illustrant la filière de la santé au travail vers le médecin traitant en cas d'alcoolisation excessive. La différence avec le recrutement dû au dépistage de l'alcoolémie routière est nette et montre la nécessité de la complémentarité des démarches de repérage et d'orientation pour des groupes de personnes aux caractéristiques et besoins aussi différents.
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