Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSLR C8oR0xl8. Diffusion soumise à autorisation]. L'idée d'un lien causal entre un événement psychique et le déclenchement d'un cancer est largement répandue dans le public et parmi les médecins. Une revue des publications récentes concernant les études épidémiologiques consacrées à ce sujet a été effectuée, avec une analyse des différents types d'études (méta-analyses, cas-témoins, cohortes) sur le rôle des événements difficiles de la vie (stress), des troubles de la personnalité et de la dépression dans l'apparition des cancers du sein et d'autres types de cancers. Il existe une grande hétérogénéité dans les études qui comportent des biais pouvant expliquer des résultats divergents. Nous n'avons retenu dans cette analyse que les 32 études dont la méthodologie permet l'interprétation la moins biaisée possible. Au total, 18 études sur les 32 retenues ne montrent pas de lien entre facteurs psychologiques et risque de cancer, six travaux ne montrent une association que dans certains sous-groupes et quatre enquêtes, dont trois du même auteur, montrent une liaison inverse pour des cancers féminins. En ce qui concerne les éléments stressants de la vie et les cancers du sein, les résultats sont légèrement en faveur d'une augmentation du risque pour quatre études, mais sont contrebalancés par quatre autres études dont les résultats sont non significatifs et une qui montre une association en sens inverse. Pour les événements stressants de la vie en relation avec les autres cancers, les diverses analyses sont plutôt en faveur d'une absence de lien à l'exception, peut-être, des cancers en rapport avec l'environnement oestrogénique chez les femmes (cancer du côlon et de l'endomètre), où le stress apparaît protecteur. Aucune des études ne montre de lien significatif entre un trouble de la personnalité et le risque de cancer. Enfin, en ce qui concerne le lien entre dépression et risque de cancer, aucune conclusion ne peut être tirée. Dans l'état actuel des connaissances, il paraît difficile de conclure à la responsabilité des événements stressants de la vie, d'un type de personnalité particulier ou d'une dépression dans l'apparition de certains cancers. (R.A.).
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