Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS R0xsFAB8. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif Évaluer la disponibilité des services de santé essentiels dans le Nord du Liberia en 2008, cinq ans après la fin de la guerre civile. Méthodes Nous avons réalisé une enquête en population auprès des ménages dans le comté rural de Nimba et une enquête sur les établissements de soins dans le cadre des dispensaires et des hôpitaux les plus proches des villages étudiés. Nous avons évalué l'accès aux établissements fournissant un certain nombre de services essentiels clés : traitement combiné à base d'artémisinine contre le paludisme, prise en charge intégrée des maladies de l'enfant, conseil et dépistage concernant le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), soins obstétricaux d'urgence de base et traitement des maladies mentales. Résultats Des données ont été obtenues pour 1405 individus (taux de réponse : 98%), sélectionnés à l'aide d'une méthode de sondage à trois degrés, donnant un échantillon représentatif de la population, et pour 43 des 49 établissements de soins du comté de Nimba, sélectionnés pour leur proximité avec les villages étudiés. En moyenne, les sujets interrogés avaient dû effectuer 136 minutes de déplacement pour se rendre dans un établissement de soins. Tous les sujets interrogés ont pu obtenir un traitement antipaludique dans l'établissement le plus proche et 55,9% ont pu bénéficier d'un dépistage du VIH. En revanche, seuls 26,8%, 14,5% et 12,1% d'entre eux respectivement ont pu accéder aux soins obstétricaux d'urgence, à la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant et aux services de santé mentale. Conclusion Malgré les progrès réalisés dans la prestation des services de santé de base, les habitants ruraux du Liberia ont encore un accès limité aux soins pouvant leur sauver la vie. Les disparités dans la disponibilité des services pour la population s'expliquent par des raisons techniques et politiques. Les services les plus disponibles (dépistage du VIH, traitement contre le paludisme) étaient les moins complexes à mettre en oeuvre et correspondaient à des maladies favorisées par les donateurs bilatéraux et multilatéraux du secteur de la santé. Des investissements systématiques dans le système de santé s'imposent pour que les services sanitaires répondent aux priorités actuelles et futures.
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