Résumé :
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Depuis les années 1980, les politiques de lutte contre l'offre de drogues illicites se sont durcies dans la plupart des pays. En dépit du renforcement de ces politiques répressives, le narcotrafic s'est amplifiée et le chiffre d'affaires du commerce mondial de drogues illégales, actuellement évalué à un montant compris entre 300 et 500 milliards de dollars, est plus important que celui de l'industrie pétrolière et automobile. L'auteur s'interroge sur les raisons de cet échec ainsi que sur le comportement stratégique des acteurs du marché. Les saisies, les arrestations, les sanctions devaient, selon les principes de l'économie des organisations, en provoquant une augmentation des coûts de production, affaiblir le trafic et faire ainsi baisser la consommation. Mais ces politiques répressives ne sont pas parvenues à diminuer l'offre globale. Même si celles-ci ont, dans certains Etats (Pérou et Bolivie) permis une réduction importante des récoltes, notamment de coca, elles n'ont fait que "déplacer" l'offre dans d'autres pays (Colombie). La répression a également eu pour conséquence de modifier la structure de la filière en l'étirant, ce qui a permis à de nouveaux acteurs parfaitement complémentaires et indépendants d'apparaître et de se partager le risque et le coût total du trafic. (R.A.)
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