Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 9tpR0xBn. Diffusion soumise à autorisation]. Objectifs : Les études sur l'association entre le revenu et l'arrêt du tabac voient le revenu comme un phénomène statique, soit transversalement, soit comme une variable prédictive dans des études longitudinales. Notre étude reconnaît que le revenu est une entité dynamique et examine la relation entre un changement du revenu et l'usage subséquent du tabac. Méthode : Les données longitudinales de l'Enquête nationale sur la santé de la population (1994-1995 à 2008-2009) ont servi à examiner l'effet : 1) d'un changement du revenu et 2) d'un changement du niveau de pauvreté sur la probabilité d'être un ancien fumeur ou un fumeur actuel au sein d'un échantillon de Canadiens et de Canadiennes désignés comme ayant déjà fumé. Nos covariables étaient le profil sociodémographique, le nombre de cigarettes fumées par jour et le tabagisme à la maison. Résultats : L'usage du tabac n'était pas associé à un changement du revenu du ménage, sauf lorsque ce changement faisait franchir le seuil de la pauvreté à une personne. Les Canadiens et les Canadiennes dont le revenu avait suffisamment augmenté pour les hisser au-dessus du seuil de pauvreté étaient moins susceptibles de continuer à fumer que les personnes restées pauvres (RC=0,72, IC de 95% : 0,62-0,84). Les personnes restées au-dessus du seuil de pauvreté étaient, elles aussi, moins susceptibles de continuer à fumer que celles restées pauvres (RC=0,66, IC de 95% : 0,57-0,75). Il n'y avait pas d'écart significatif entre les personnes restées pauvres et celles dont le revenu était passé sous le seuil de pauvreté. Conclusion : Notre étude renforce la preuve de l'existence d'un lien entre le tabagisme et la pauvreté et appuie les stratégies qui abordent le revenu en tant que déterminant socioéconomique de la santé. Les politiques qui font passer le revenu des ménages au-dessus du seuil de pauvreté pourraient améliorer les taux d'arrêt du tabac.
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