Résumé :
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Notion phare du droit public français du début du XXe siècle, le service public se définissait par la réunion de critères précis (activité d'intérêt général, prise en charge par une personne publique, selon un régime juridique exorbitant du droit commun, comportant la soumission au contentieux administratif). Or, cette rigueur et cette simplicité ne sont plus de mise, malgré les conséquences juridiques importantes qui restent associées à la qualification de service public. Remise en cause à la faveur du reflux de l'Etat-Providence et de l'impact de la construction européenne, le service public s'est vu contesté, à la faveur d'une politique libre-échangiste. Mais la politique communautaire en la matière s'est faite plus nuancée, au point de se traduire par le développement des notions de "service d'intérêt général", "services sociaux d'intérêt général" et "services d'intérêt général non économiques". Marquant une inflexion plus politique et plus sociale de la construction communautaire, ces notions pourraient concourir, tout en faisant droit au souci de l'efficacité économique, à redonner vie au projet républicain qui était, à l'origine, celui du service public. (R.A.)
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