Résumé :
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Les travaux de sciences sociales font de plus en plus souvent l'objet d'évaluations a priori de leur conformité à des normes éthiques par des instances fonctionnant dans le référentiel de la recherche biomédicale. Si cette pratique n'existe pas dans le contexte français, il est vraisemblable que les choses changent à court terme avec l'harmonisation des procédures scientifiques, notamment au niveau européen. Une enquête conduite sur les soins aux malades dans un grand hôpital d'un township sud-africain permet d'explorer deux questions : les difficultés de mise en uvre du consentement éclairé, tel que prescrit par le comité médical d'éthique ; les problèmes rencontrés dans la détermination de la responsabilité des chercheurs, telle qu'affirmée par le code éthique de la profession anthropologique. Finalement, plutôt que de s'en remettre à la formalisation des comités ou à la normalisation par les codes, cette expérience invite à considérer l'éthique comme un processus de construction au cours duquel les chercheurs explicitent les questions, en explorant les enjeux et en négocient les réponses.
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