Résumé :
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La situation exceptionnelle des enfants qui naissent en prison et y vivent, pour certains jusqu'à dix-huit mois, est une situation complexe qui interroge les valeurs et les priorités de chacun d'entre nous. Des question se posent immanquablement : le lien d'attachement entre un enfant et sa mère justifie-t-il d'enfermer des jeunes enfants dans 12m² ? Les tout premiers mois, il semblerait que l'affaire soit entendue, mais plus tard, quand il commence à marcher et que leur besoin de découverte se heurte aux murs de la cellule ? Mère et enfant ne risquent-ils pas de s'épuiser nerveusement, affectivement dans un tête à tête quasi permanent, sans aucune possibilité, ou si peu, de souffler, de se ressourcer ? Cependant, imaginerait-on de séparer l'enfant de sa mère sans que la violence de ce geste ne soit comparé à de la barbarie ? Un petit tour à la nurserie Fleury-Mérogis. Née de la convention signée en décembre 2003 par le centre hospitalier sud francilien, le conseil général de l'Essonne et la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, l'unité mobile mère-enfant est financée par le Département. Elle est constituée d'une équipe de gynécologie obstétrique mais aussi de trois professionnels de la petite enfance qui assurent à la nurserie une présence permanente au côté des mères et de leurs bébés. L'objectif de cette présence mettre en place des actions de socialisation pour les enfants et de soutien à la parentalité pour les mères. Le dossier se termine sur le témoignage de Françoise, mère d'une fille née à Fleury en 1982. Plus de vingt-cinq ans après, elle se souvient. Pas forcément des dates mais de mille souvenirs et autant de détails qui racontent mieux que tout, la vie en prison. C'est la réforme Badinter qui a tout changé.
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