Résumé :
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Les interventions de santé publique ne sont pas neutres, elles posent de sérieux problèmes éthiques : gestion des crises sanitaires, statut des données personnelles, pratiques de dépistage à but préventif... les débats de ces dernières années les ont mis en lumière. Sur quoi fonder la légitimité de telle ou telle politique de prévention qui limite la liberté des individus à disposer d'eux-mêmes ? À quelle vision du rôle des pouvoirs publics cette intervention se réfère-t-elle ? Qui décide de ce qui doit être promu ou proscrit ? Peut-on tolérer de voir se développer le contrôle social des individus au nom d'un état d'exception sanitaire permanent ? Quel statut donne-t-on à la personne « sujet » ou « objet » du programme de santé publique ? Comment ce dernier est-il garant de la liberté de disposer de soi, de l'autonomie des individus, notamment des plus vulnérables ? En quoi telle pratique de prévention est-elle acceptable ? Le caractère crucial de ces questions est renforcé par le fait qu'il s'agit d'intervenir sur la santé, non pas seulement dans un cadre curatif (en réponse à une demande de soin) ou en contexte épidémique (crise sanitaire), mais dans un cadre préventif (avant qu'une maladie ne se soit déclarée et sans que la personne ne l'ait demandé). Donner les moyens à tous les acteurs de porter un jugement éthique sur les politiques et les pratiques de prévention est ainsi un enjeu central. C'est la finalité de ce livre que d'y contribuer. Sur la base d'une analyse approfondie des problématiques éthiques, il propose un ensemble de repères pour l'action dans le champ de la prévention et de l'éducation à la santé.
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