Résumé :
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[BDSP. Notice produite par FNG R0x9oMr3. Diffusion soumise à autorisation]. L'annonce du diagnostic de maladie d'Alzheimer est aujourd'hui une obligation médico légale, qui entre en conflit avec le désir de protection du patient par son médecin. Toute discussion était, jusqu'à présent, peu étayée en l'absence de données disponibles sur l'opinion des médecins français concernés. Méthodes : Nous avons envoyé un questionnaire à 140 médecins inscrits dans un annuaire de "consultation mémoire". Les questions portaient sur leur avis et leur pratique. Parmi les 103 praticiens ayant répondu, il y avait 53,4% de gériatres, 44,5% de neurologues et 2% de psychiatres. Ils voyaient en moyenne 103 nouveaux cas par an et en suivaient environ 115. 70% déclaraient annoncer le diagnostic au patient, mais pour 28,6% sans prononcer le mot d'Alzheimer. Parmi les 30 qui y étaient opposés, 20 refusaient formellement mais 12 considéraient qu'il ne fallait pas avoir d'attitude systématique. Les réponses libres faisaient état d'une grande ambivalence. Dans 89% des cas, l'annonce était faite au patient en présence de sa famille et des praticiens disaient demander l'accord du patient avant de mettre sa famille au courant. Dans la plupart des cas, l'annonce était faite à la deuxième visite ou plus tard. Les différentes attitudes vis à vis de cette annonce ne dépendaient ni de la spécialité, ni du sexe, ni de l'âge, ni du nombre de patients suivis par les médecins, ni du stade de gravité de la maladie. En ce qui les concerne, 87% des participants souhaiteraient être informés en cas d'atteinte par la maladie, 7 ne le voudraient pas et 9 restent indécis. Même si les bénéfices d'une annonce claire semblent acceptés par une grande majorité, les termes de maladie d'Alzheimer restent difficiles à prononcer.
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