Résumé :
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La conception hygiéniste de l'élimination des déchets, dont la mise en oeuvre est confiée aux ingénieurs des villes, s'est affirmée au cours des trois premiers quarts du XX e siècle. Au cours de cette période, la société s'est transformée et le déchet s'est multiplié et diversifié, remettant complètement en question l'évacuation des ordures ménagères par les agriculteurs et leur accumulation dans des décharges situées en périphérie des villes. Progressivement, à la suite de Royaume-Uni, l'incinération s'est imposée en France comme le procédé hygiénique le plus efficace pour détruire les microbes pathogènes et éviter la fermentation. Les usines d'incinération ont permis la fermeture progressive des décharges rattrapées par l'extension des villes. L'exemple de Besançon illustre la longue hésitation entre décharge et incinération. Les polémiques sont soulevées par les partisans de l'utilisation agricole des résidus urbains dont le traitement industriel est désormais qualifié de méthode « zymothermique ». Alors que la question des fumées industrielles est enfin traitée sur le plan législatif, par la loi du 20 avril 1932 tendant à leur suppression, l'incinération ne semble guère poser de problème sur ce plan. Ce n'est qu'à partir du renouvellement du parc des premiers incinérateurs, autour des années 1970, que le doute concernant un certain nombre de nuisances induites par l'incinération commence à s'immiscer dans les esprits.
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