Résumé :
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[BDSP. Notice produite par APHPDOC lIFR0x9q. Diffusion soumise à autorisation]. La pratique d'une médecine dans le strict respect de ses règles déontologiques est un exercice difficile, voire impossible, auprès du patient détenu. Bien que soutenu par l'esprit de la loi no 94-43 du 18 janvier 1994, le respect du secret médical en milieu carcéral est parfois mis à mal de manière flagrante. La défense de ce secret est-elle garante d'un exercice éthique de la médecine en milieu carcéral ? En reprenant l'intervention historique de la médecine dans l'exercice du jugement et de la pénalité depuis l'utilisation du modèle carcéral en France, nous constatons que le secret médical n'est plus la clé de voûte d'une pratique éthique de la médecine en milieu pénitentiaire. Les enjeux de pouvoir entre le milieu carcéral et le milieu médical, et l'évolution législative récente du secret médical, nous amènent à rechercher un autre modèle. Ainsi, seul le maintien de la pratique dans le champ médical et l'affirmation de l'indépendance médicale vis-à-vis du champ judiciaire et du champ de la médecine légale nous apparaît garantir un exercice dans le respect des règles déontologiques. Toute confusion alimentera, comme aujourd'hui, la construction de politiques sécuritaires prêtes à traiter médicalement des aléas judiciaires.
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