Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 6n1VSR0x. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : Comparer l'efficacité du mélarsoprol et de l'éflornithine dans le traitement de la trypanosomiase à Tr. brucei Gambiense à un stade avancé en République du Congo. Méthodes : Nous avons analysé les cas de décès pendant le traitement ou à l'occasion d'une rechute dans l'année suivant la sortie du traitement parmi 288 individus traités par l'éflornithine, 311 individus soumis à un traitement standard par le mélarsoprol et 62 autres recevant ou ayant reçu une cure brève de mélarsoprol (10 jours), sur la période allant d'avril 2001 à avril 2005. Résultats : Au total, 1,7% (5/288) des sujets traités par l'éflornithine sont morts contre 4,8% (15/311) de ceux soumis à traitement standard par le mélarsoprol et 6,5% (4/62) de ceux traités par une cure brève de mélarsoprol. Les sujets traités par l'éflornithine tendaient statistiquement à être plus jeunes et présentaient une plus grande probabilité d'avoir des trypanosomes ou une numération leucocytaire plus élevée dans le liquide céphalorachidien. L'incidence cumulée des rechutes parmi les sujets s'étant présentés à une visite de suivi au moins après leur sortie du traitement était de 8,1% (11/136) pour les sujets traités par l'éflornithine, de 14% (36/258) pour ceux ayant reçu un traitement standard par le mélarsoprol et de 15,5% (9/58) pour ceux soumis à une cure brève de ce médicament. Une analyse multivariée a fait apparaître le traitement standard par le mélarsoprol comme facteur de risque par rapport au traitement par l'éflornithine à la fois pour le décès [odds ratio (OR)=2,87 ; IC à 95%=1,03 - 8,00 et la rechute (ratio de danger=2,47 ; IC à 95%=1,22 - 5,03). La cure brève par le mélarsoprol s'est également révélée un facteur de risque par rapport au traitement par l'éflornithine pour le décès (OR=3,90 ; IC à 95%=1,02 - 14,98) et la rechute (ratio de danger=6,65 ; IC à 95%=2,61 - 16,94). Conclusion : II semble que l'efficacité du traitement par le mélarsoprol ait diminué. L'éflornithine semble mieux convenir comme traitement de première intention face à la trypanosomiase "gambienne" à un stade avancé en République du Congo.
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