Résumé :
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[BDSP. Notice produite par MRPS qI5TaR0x. Diffusion soumise à autorisation]. A partir d'une recherche sociologique sur la parenté ou parentalité tardive, l'article expose quelques enseignements quantitatifs et qualitatifs du phénomène, notamment du côté des pères. La parenté tardive a décliné au XX e siècle, pour progresser de nouveau depuis 1980. L'exploitation secondaire de l'enquête EHF 99 permet de montrer les logiques à l'oeuvre et les caractéristiques sociodémographiques de la paternité tardive, sur trois générations. C'est un phénomène qui est fortement lié aux descendances nombreuses et aux recompositions familiales. On observe également dans ces configurations d'importants écarts d'âge entre conjoints et des entrées tardives dans la vie de couple. La bipolarisation sociale du phénomène, particulièrement nette pour les maternités tardives, l'est beaucoup moins pour la paternité, qui présente une part de plus en plus importante d'ouvriers et de non diplômés. Cette différence est due au poids très important des immigrés dans le phénomène. Une enquête qualitative par entretiens biographiques a permis de mettre en lumière des logiques sexuées du faire famille sur le tard, non seulement du fait des inégalités des calendriers biologiques de fertilité, mais surtout à cause d'une différenciation des calendriers et des investissements sociaux qui résulte de la division sociale du travail entre hommes et femmes. Les récits permettant d'analyser les processus biographiques de la parenté tardive s'organisent selon des logiques d'ajournement ou de recommencement, sous forme de refondation ou de répétition. Ils renvoient en tout cas à des négociations avec soi-même et à l'intérieur du couple. (R.A.).
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