Résumé :
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La schistosomose urogénitale à Schistosoma haematobium est endémique à Madagascar et en particulier dans le Menabe (côte ouest). Son système de transmission présente des interactions entre la société et son environnement, où l'homme est aussi bien acteur que victime de la maladie. L'article vise notamment à montrer l'intérêt d'une approche écogéographique, globalisante et systémique, pour appréhender le fonctionnement d'une maladie dépendante de la qualité des eaux de surface. Le milieu hydrique, interface où sont en relation les différents acteurs de la transmission (l'homme, le mollusque et le parasite), occupe une place centrale dans l'écologie de la maladie. Cette dernière est abordée au travers du concept de "risque" que nous assimilons au produit arithmétique d'un aléa par une vulnérabilité. Globalement, le risque de transmission de la bilharziose est défini comme le produit du risque d'infestation par le risque de contamination. Par ailleurs, les différentes dimensions du risque de transmission sont mises en évidence, allant de la dimension spatio-temporelle jusqu'aux caractères culturel et sacré du risque. Enfin, dans cette approche transdisciplinaire du risque de transmission, la distinction entre géographie physique et géographie humaine n'a pas lieu d'être ; la géographie retrouve des fondements unitaires.
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