Titre : | Recours aux soins et suivi médical des personnes en situation de précarité sociale. |
Auteurs : | Isabelle Parizot, coor. ; Ecole Nationale de la Santé Publique (ENSP) (Rennes, FRA) |
Type de document : | Mémoire |
Année de publication : | 2007 |
Description : | 36p. / ann. |
Langues: | Français |
Classement : | OE07/ (MEMOIRE ENSP - MODULE INTERPROFESSIONNEL DE SANTE PUBLIQUE) |
Mots-clés : | Recours soins ; Suivi malade ; Pauvreté ; Accès soins ; Continuité soins ; Régime général ; Prise charge médicosociale ; Programme santé ; Organisation ; Politique santé ; Réseau ; Partenariat ; Travail pluridisciplinaire ; Acteur ; Evaluation ; Inégalité devant soins ; France |
Résumé : | Le délitement social majore les morbidités des personnes en situation de vulnérabilité. Quelle que soit la diversité des profils morbides, le dénominateur commun est une grande souffrance physique et morale.Il est donc pertinent de s'interroger sur le recours aux soins et le suivi médical des personnes en situation de précarité. Pour toucher les laissés-pour-compte, le législateur a récemment promu un cadre souple, favorable à des prises en charge diversifiées. Tout d'abord, celles-ci sont devenues une priorité de santé publique sans cesse réaffirmée dans les textes. Depuis l'instauration de la Couverture Maladie Universelle (CMU) en 1999, il semble que l'activation des droits à l'assurance maladie ait été largement facilitée. Aussi, 5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté peuvent désormais bénéficier d'un accès aux soins. Toutefois, certaines d'entre elles demeurent exclues du système. Il s'agit des " infra Rmistes " c'est à dire des personnes se situant juste au dessus des seuils de revenus fixés pour bénéficier de la CMU et de la CMUC. En outre, les personnes sans domicile de rattachement et les étrangers en situation irrégulière ne sont pas couverts. En dépit d'une activation des droits incomplète, mais largement facilitée, l'accès aux soins ne signifie pas pour autant que les personnes en situation de précarité sociale bénéficient de soins. Le recours renvoie en effet au besoin ressenti et physique de soins. Il dépend donc de la faculté de la personne à percevoir son état réel, mais aussi de sa capacité à formuler une demande d'aide. En raison d'une certaine difficulté des soignants à appréhender ces populations mobiles, voire insaisissables, les modes de prise en charge imaginés tant par des intervenants publics que privés sont souples. Ainsi, les PASS, (Permanences d'Accès aux Soins de Santé), cellules de prise en charge médico-sociale, tantôt situées dans l'hôpital, ou à sa périphérie, permettent de dispenser de soins préventifs et curatifs. De même, les Centres de Dépistage Anonymes gratuits, les Centres de Cure Ambulatoire en Addictologie sont des structures auprès desquelles les personnes en situation de précarité peuvent démarcher. Pour les personnes les plus éloignées du dispositif de soins, les associations caritatives et les organisations non gouvernementales fédèrent des équipes mobiles ou organisent des consultations avancées au sein de centres d'hébergement. Les médecins libéraux sont également engagés dans la prise en charge des personnes en situation de précarité. Outre les premiers soins dispensés, l'ensemble des professionnels réalise des démarches administratives nécessaires à l'activation des droits. L'articulation du médical et du social est un impondérable pour l'accompagnement des personnes précaires. Malgré ces dispositifs innovants, l'universalité du recours aux soins et du suivi médical n'est pas effective. Les organisations se heurtent en effet à de nombreux obstacles. D'une part, on déplore un cadre politique et budgétaire nécessairement contraignant, une gestion très imparfaite des périodes de transition entre l'hôpital et l'extérieur, des engorgements des dispositifs, victimes de leur succès. D'autre part, les pratiques professionnelles autour des personnes en situation de précarité se basent sur un savoir-faire ad hoc, conceptualisé le plus souvent, mais non protocolisé. Ainsi, le professionnel transgresse parfois ses propres règles afin d'instaurer et de maintenir le contact. De plus, les prises en charge sont cloisonnées, allant même parfois jusqu'à la concurrence quand plusieurs associations se mobilisent au secours d'un même cas. Pour toutes ces raisons, l'approche médicale et sociale de la personne en situation de précarité n'est guère transmissible. Enfin, les personnes en situation de précarité sociale sont difficilement accessibles. Elles peuvent être en non demande de soins ou y renoncer face à la complexité administrative. Au delà de l'accès et du recours aux soins, le suivi médical des personnes en situation de précarité sociale semble encore plus problématique dans la mesure où il est rare que ces personnes puissent s'inscrire dans un parcours de santé conventionnel. Néanmoins, les professionnels rencontrés à l'occasion de cette étude ont permis de déceler des voies d'amélioration. Une prise en charge globale, au carrefour des voies médicales, socio médicales et sociales, est indispensable. La mutualisation d'expériences réussies, fruit de créativités locales le plus souvent, et la diffusion de bonnes pratiques par le biais de formations devront être encouragées. Le recours aux soins pourrait être facilité par la simplification des procédures administratives dans l'activation des droits. Par ailleurs, il faudrait travailler sur une meilleure formulation de la demande de soins de la part des personnes démunies. Quant au suivi médical, il ne pourra être effectif que si une prise en charge continue du patient en situation de précarité est mise en uvre, via une meilleure gestion des transitions hôpital - extérieur (lits halte soins santé par exemple) Enfin, une évaluation des politiques de santé publique à l'égard des populations précaires devrait prendre en compte les estimations des professionnels, des institutions mais aussi des bénéficiaires concernés. Il serait instructif d'élaborer un recueil d'informations recensant le temps imparti pour remplir les dossiers administratifs. (R.A.) |
Diplôme : | Memoire ENSP de Module Interprofessionnel (MIP) |
Plan de classement simplifié : | Module interprofessionel de santé publique (MIP) |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
053093 | OE07/0049 | Mémoire | Rennes | Magasin | Empruntable Disponible |
Documents numériques (1)
En ligne URL |