Titre : | Les opérations "conducteur désigné", une fausse bonne idée ? |
Auteurs : | Thierry FILLAULT, coor. ; Ecole Nationale de la Santé Publique (ENSP) (Rennes, FRA) |
Type de document : | Mémoire |
Année de publication : | 2007 |
Description : | 32p. / ann. |
Langues: | Français |
Classement : | OE07/ (MEMOIRE ENSP - MODULE INTERPROFESSIONNEL DE SANTE PUBLIQUE) |
Mots-clés : | Sécurité routière ; Alcoolisation ; Accident circulation ; Lutte antialcool ; Programme action ; Campagne information ; Consommation alcool ; Adolescent ; Adulte ; Réduction risque ; Délégation ; Acteur ; Santé publique [généralité] ; Prévention accident ; Etude comparée ; Bilan ; Belgique ; France |
Résumé : | La consommation d'alcool associée à la conduite automobile, particulièrement chez les jeunes, est une priorité de santé publique. L'alcool au volant a en effet un impact indéniable sur la mortalité prématurée des 18-24 ans, pour laquelle les accidents de la route restent la première cause de mortalité. S'agissant du comportement des jeunes face à l'alcool, on relève un mode de consommation festif, allant souvent jusqu'à l'ivresse et s'inscrivant dans le cadre d'une polyconsommation de substances psycho-actives. Les effets recherchés par les jeunes répondent à des difficultés d'ordre social et psychologique. La consommation d'alcool est ainsi perçue comme facilitant l'intégration au groupe. Ce faisant, les effets néfastes de l'alcool induisent des comportements à risque, notamment en terme de conduite automobile. Ces risques sont d'ailleurs assez mal mesurés par les jeunes qui ont tendance à les accepter. Dans ce contexte, des stratégies de prévention des risques liés à l'alcool sont nées dans différents pays européens, autour du concept de " conducteur désigné ". Le but poursuivi est de responsabiliser les jeunes face à leur consommation d'alcool, en désignant un conducteur sobre qui reconduise le groupe à l'issue de la fête. Citons l'expérience belge avec Bob, le conducteur sobre né en 1995, dont la notoriété n'a cessé de croître sous l'effet des actions de terrain et des campagnes médiatiques valorisant une image positive du personnage. La France se lance en 1997 dans ce type d'opérations, avec le soutien de la Prévention Routière, des assurances et des alcooliers. Sam, " celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas ", bénéficie d'un soutien médiatique et d'interventions sur le terrain auprès des professionnels de la fête. Pour autant, les opérations " conducteur désigné " ne font pas l'unanimité quant à leur efficacité, n'impliquent pas tous les acteurs potentiellement concernés et questionnent la place de la santé publique au sein du dispositif. Les acteurs les plus impliqués sont les associations de prévention routière, d'étudiants, d'alcooliers et de professionnels de la fête. Ceux-ci sont favorables à ces opérations, car elles contribuent à une réduction des risques en matière d'accidentologie. L'Etat participe également au dispositif à travers ses actions de financement en matière de sécurité routière. Les acteurs de santé publique sont en revanche peu impliqués dans ces opérations. S'ils ne remettent pas en cause l'efficacité des opérations " conducteur désigné " en terme de réduction des risques, ils pointent leurs limites en matière de promotion de la santé. En particulier, ces opérations conduiraient à une surconsommation des autres membres du groupe. Les évaluations du dispositif, majoritairement anglo-saxonnes, portent principalement sur la forme de l'opération (profil du conducteur, impact des campagnes sur le public). En France, quelques travaux ont été menés à ce jour mais restent insuffisants pour évaluer l'impact des opérations " conducteur désigné ". De nouvelles évaluations mériteraient d'être conduites, afin d'évaluer le poids véritable du dispositif sur la réduction du taux d'accidents. Des alternatives aux opérations " conducteur désigné " existent, comme l'opération québécoise " nez rouge ". Cependant, celle-ci fait également l'objet de controverses, son principe de raccompagnement du groupe étant parfois jugé déresponsabilisant et peu cohérent avec une politique de santé publique. Tous ces constats mettent en lumière la nécessité de développer des liens étroits entre sécurité routière et santé publique. Les accidents de la route représentant un coût sanitaire et social important, il paraît nécessaire en effet d'associer davantage les acteurs de la sécurité routière et de la santé publique. L'élaboration des plans régionaux de santé publique et des schémas régionaux d'organisation sanitaire offre l'opportunité de définir des priorités régionales concertées. La mise en synergie des acteurs, dans le cadre de l'interministérialité, conduirait également à une logique de réduction des risques sur la route, tout en s'inscrivant dans une dynamique de santé publique en matière de lutte contre l'alcoolisme. (R.A.) |
Diplôme : | Memoire ENSP de Module Interprofessionnel (MIP) |
Plan de classement simplifié : | Module interprofessionel de santé publique (MIP) |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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031556 | OE07/0094 | Mémoire | Rennes | Magasin | Empruntable Disponible |
Documents numériques (1)
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