Résumé :
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La loi sur la rétention de sûreté prévoit une détention sans fin pour les personnes condamnées à plus de quinze ans et jugées toujours dangereuses par les experts psychiatriques une fois leur peine purgée. Ces personnes devront par ailleurs, avoir bénéficié de soins adaptés pendant leur détention. Or, la réalité carcérale dramatique des personnes souffrant de troubles psychiatriques lourds en prison démontre que la prison ne peut être un lieu de soin. Le dossier se poursuit par deux entretiens, le premier avec Jérôme Marthouret, conseiller auprès du service de probation et d'insertion pénitentiaire de Seine-Maritime. Il avoue "Nous ne sommes pas des spécialistes de la maladie mentale". Il fait part de son inquiétude face à l'impact sur son travail de la loi de rétention. Le second avec Hélène Franco, secrétaire générale du Syndicat de la Magistrature. Elle déclare "La rétention de sûreté est une forme de peine de mort sociale". Le seul pays où cette mesure existe est l'Allemagne. La loi date de novembre 1933, elle a ensuite était durcie en 1937. Elle est tombée en désuétude après-guerre sans être abrogée. Elle a retrouvé ces dernières années un regain d'activité ; 435 personnes sont actuellement en rétention de sûreté. C'est à l'origine une loi signée Adolf Hitler. Le dossier se termine sur un article de Joël Plantet, qui aborde notre société sécuritaire. La rétention de sûreté, point d'orgue pour une société bardée de mesures de défense sociale ? Jusqu'où ira le législateur pour rassurer, protéger, surveiller et punir ? Va-t-on condamner des personnes non pas pour ce qu'elles ont fait, mais pour ce qu'elles sont ou feront peut-être un jour ?
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