Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS AR0x8DD8. Diffusion soumise à autorisation]. Objectif : La circoncision masculine réduit le risque d'acquisition du VIH d'environ 60%. Des services de circoncision masculine sont en cours d'introduction dans certaines populations d'Afrique sub-saharienne et d'autres interventions de ce type sont prévues. Pourrait-on pratiquer sans risque cette intervention sur un grand nombre d'hommes adultes des pays en développement : cette question préoccupe fortement les responsables sanitaires. Méthodes : Cette étude prospective a été menée dans le district de Bungoma, au Kenya, où la circoncision masculine est universellement pratiquée. Les jeunes hommes s'apprêtant à subir une circoncision traditionnelle ou médicale ont été identifiés par sondage en grappes à deux degrés. Pendant la saison de la circoncision juillet-août 2004,1007 hommes ont été interrogés 30 à 89 jours après leur circoncision. Vingt-quatre ont fait l'objet d'une observation directe les 3,8,30 et 90e jours après l'opération et 298 ont subi des examens cliniques 45 à 89 jours après. Vingt-et-un praticiens traditionnels et 20 praticiens cliniques ont été interrogés pour évaluer leur expérience et leur formation. On a dressé des inventaires dans les établissements de soins pour évaluer la disponibilité des instruments et des fournitures nécessaires pour effectuer sans risque les circoncisions. Résultats : Parmi les 443 hommes ayant subi une circoncision traditionnelle, 156 (35,2%) avaient souffert d'effets indésirables contre 99 des 559 (17,7%) hommes circoncis médicalement (odds ratio : 2,53 ; intervalle de confiance à 95% : 1,89-3,38). Les saignements et les infections faisaient partie des effets indésirables les plus courants, mais on relevait également des douleurs excessives, des lacérations, des torsions et des troubles de la fonction érectile. Les participants étaient âgés de 5 à 21 ans et la moitié d'entre eux étaient sexuellement actifs avant l'opération. Les connaissances et la formation des praticiens étaient souvent insuffisantes. La plupart des établissements de soins manquaient d'instruments et de fournitures appropriés. Conclusion : Avant d'entamer, en Afrique sub-saharienne, une promotion énergique de la circoncision masculine pour prévenir l'infection par le VIH, il faut fournir des moyens importants en formation et en ressources. Deux tiers des Africains sont circoncis, la plupart l'ayant été par des praticiens traditionnels ou non qualifiés, dans le cadre de structures informelles. La sécurité de la circoncision dans les communautés où elle est déjà largement pratiquée ne doit pas être ignorée.
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