Résumé :
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Au niveau international, le déclin relatif de la France est étroitement lié à la mondialisation et à la montée en puissance de certains pays émergents à forte croissance, bousculant la hiérarchie des économies importantes par la taille. En comparant les résultats de plusieurs études, la Direction générale du Trésor et de la Politique économique (DGTPE) conclut dans "France, politique économique" qu'en 2030, la France risque ainsi de rétrograder du 6e au 8e rang mondial. Cependant, celle-ci bénéficie d'une marge de progression par rapport aux pays qui lui sont comparables. La performance française dépendra de la "croissance potentielle", c'est-à-dire celle qu'un pays peut atteindre durablement sans tensions inflationnistes. Pierre Jacquet dans "La jaune et la Rouge", en prenant en compte le vieillissement de la population, ainsi que la faiblesse de l'innovation, se montre plutôt pessimiste et considère que l'économie française court le risque de "décrocher". Pour d'autres le retour de la croissance est possible, comme le souligne Jacques Attali dans son rapport sur la libéralisation de la croissance française. Pour cela, il préconise de bâtir un projet ensemble à travers 316 décisions qui, s'il est mis en uvre rapidement, pourrait augmenter le niveau de la croissance potentielle d'un point. Mathieu Lemoine et al. rappellent dans la lettre de l'OFCE que de nombreux scénarios noirs suggérant une croissance atone reposent sur des projections anciennes. En intégrant des données réactualisées, les auteurs concluent que la population sera plus nombreuse et plus active que prévu et que le potentiel de croissance devrait être supérieur de 0,3 point par an en moyenne entre aujourd'hui et 2050. Cependant, en dépit de cette évolution positive, la baisse tendancielle de la croissance potentielle, notamment à partir de 2020, reste une menace sérieuse. La cellule permanente du Conseil d'analyse économique (CAE) a dressé dans un rapport un tableau d'ensemble de l'évolution à moyen terme de l'économie française. Les auteurs estiment que la France réussira à accroître ses efforts en matière d'innovation et à améliorer les performances de son système d'enseignement supérieur. La compétitivité et la présence à l'international des entreprises, surtout des PME, seront également accrues. Le rôle joué par l'Etat dans l'économie devrait se rapprocher de celui des autres pays européens et la fiscalité modernisée. Enfin, en ce qui concerne la dimension sociétale l'apparition de forts clivages entre jeunes défavorisés et retraités sont à prévoir, de même que l'accroissement des inégalité sociales.
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