Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSLR kD9eR0xd. Diffusion soumise à autorisation]. En France, les données épidémiologiques sur la population immigrée sont d'autant plus limitées que la caractérisation des immigrés est considérée comme un enjeu très sensible. L'enquête Histoire de Vie permet de décrire plusieurs caractéristiques de la notion d'immigration et leur association avec deux indicateurs de santé. Les limitations dans la réalisation des activités quotidiennes pour raison de santé et le surpoids (indice de masse corporelle BMI=25 kg/m2) ont été étudiés parmi les 18-64 ans par une standardisation indirecte sur l'âge. Quatre catégorisations ont été effectuées pour rendre compte de la situation d'immigration : ces définitions ont trait à la notion de parcours migratoire de l'interviewé et de ses parents, de nationalité, d'origine géographique, de langue (s) parlée (s) en famille. Les analyses ont été réalisées par sexe, sur l'ensemble de l'échantillon et séparément par catégorie socioprofessionnelle (PCS) (élevées et basses). L'analyse des limitations d'activité a été répétée en excluant les personnes dont la limitation est survenue avant 19 ans, âge moyen de l'immigration, pour examiner l'hypothèse d'un effet de sélection à l'émigration. Concernant les limitations d'activité, on observe un excès de risque chez les hommes nés en/ou ayant au moins un parent né en Europe (SMR : 1,4 ; IC 95% : 1,06-1,81), et un risque réduit chez les personnes nées/ou ayant au moins un parent né hors d'Europe (SMR : 0,63 ; IC 95% : 0,46-0,86), différences qui se maintiennent lorsque le statut social est pris en compte. Chez les femmes, on observe une tendance en faveur d'un moindre risque dans les PCS faibles pour les femmes immigrées à l'âge adulte, les étrangères, les non européennes. Les résultats sur la population sans limitation d'activité à 19 ans ne suggèrent pas de biais de sélection. La fréquence d'un BMI supérieur ou égal à 25 kg/m2 ne diffère pas entre les hommes français et ceux nés à l'étranger, tandis que le risque de surpoids est majoré chez les femmes nées à l'étranger, arrivées à l'âge adulte, en particulier celles de faible statut social, à l'exception des femmes arrivées en France dans l'enfance ou des filles de la deuxième génération. Les résultats témoignent d'une hétérogénéité de l'association entre immigration et santé qui recouvrent des processus multiples et différents selon le sexe ; la deuxième génération semble avoir pour les indicateurs étudiés des résultats proches de ceux des français nés de parents eux-mêmes nés en France. D'autres études sont nécessaires pour élargir l'éventail des indicateurs de santé. · l'avenir, les études de santé en population devraient recueillir les informations nécessaires pour permettre une bonne caractérisation de la population immigrée. (R.A.).
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