Résumé :
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[BDSP. Notice produite par INIST-CNRS 7R0xll99. Diffusion soumise à autorisation]. But de l'étude. Nous présentons une étude initiée en 2006 par les trois services de santé au travail (SST) de Maine-et-Loire. Le protocole réalisé avec la collaboration d'un ORL du CHU d'Angers et d'un ORL libéral a été validé par le comité de protection des personnes (CPP) Ouest 2 et par la CNIL. L'étude a débuté en octobre 2007 et est prévue pour une durée de six ans. Nous publions les résultats d'un premier bilan réalisé après deux ans et demi d'étude. L'objectif principal est d'évaluer l'intérêt de la nasofibroscopie systématique bisannuelle par rapport à l'interrogatoire orienté pratiqué chez les salariés et retraités exposés plus de 20 ans aux poussières de bois. Les objectifs secondaires sont d'informer et promouvoir un suivi post-professionnel et d'évaluer la faisabilité du suivi ORL bisannuel. Patients et méthodes. Comparer chez les salariés et retraités ayant été exposés plus de 20 ans aux poussières de bois le suivi avec dépistage par interrogatoire clinique orienté seul réalisé par le médecin du travail et le suivi avec dépistage par interrogatoire annuel orienté et consultation ORL et nasofibroscopie tous les deux ans. Il s'agit d'une étude longitudinale avec des séries appariées. Les variables analysées sont : les expositions professionnelles, le statut tabagique, les signes cliniques évocateurs, la réalisation et résultats des nasofibroscopies, la réalisation et résultats d'examens complémentaires (TDM, IRM, Biopsies). Résultats. Cinq cent quarante et un salariés ont été inclus au 31 mars 2010 (510 hommes, 20 femmes). Le taux d'adhésion est de 85 %, l'âge moyen de 46,8 +/-5,5 ans. La durée moyenne d'exposition aux poussières de bois est de 29,6 ans et l'exposition aux autres CMR de 40 % des salariés (Amiante : 21,3 %, Formaldéhyde : 17 %). Cinq cent trente-trois nasofibroscopies ont été réalisées. Quatre-vingt-six pour cent des examens ont été considérés comme faciles, ils ont été impossibles à réaliser dans moins d'un pour cent des cas. La douleur à l'examen a été estimée comme nulle ou faible dans 94 % des cas. Une anesthésie locale à la Xylocaïne a été effectuée pour 37 % des nasofibroscopies. Toutes les zones explorées ont été visualisées hormis le sinus sphénoïdal qui n'a été vu qu'une fois sur deux ; 18,6 % des nasofibroscopies se sont révélées pathologiques (polypes, sécrétions, pus, sang, tumeur). Les lésions étaient unilatérales dans un tiers des cas. Aucun symptôme décrit par le médecin du travail dans plus de 50 % des cas. Quarante-quatre TDM ont été demandées. Aucune IRM n'a été prescrite ; deux biopsies ont été réalisées pour des polypes qui se sont révélés bénins. Un salarié a subi une méatomie avec ethmoïdectomie pour lésion suspecte. L'anatomopathologie a conclu à une lésion bénigne. Conclusion. Il est prématuré de conclure quant à l'apport d'un suivi avec consultation ORL et nasofibroscopie tous les deux ans par rapport au suivi par le médecin du travail uniquement. Les nasofibroscopies sont bien tolérées. La majorité des zones explorées sont vues. Les pathologies dépistées sont essentiellement asymptomatiques, bilatérales et bénignes. Le recrutement des retraités est très faible. La participation et la collaboration de l'ensemble des ORL du département a permis de valider la "faisabilité" du suivi dans la pratique. Il faudra évaluer la pérennisation de l'adhésion des salariés à ce programme de dépistage. La mise en place de l'étude a permis une sensibilisation importante des salariés et des entreprises au risque "Poussières de bois" et aux mesures de prévention.
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