Résumé :
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Depuis le XVIIe siècle, la modernisation des pays occidentaux s'est progressivement accompagnée d'une institutionnalisation du cours de la vie dans laquelle âge chronologique et rôles sociaux se sont combinés. La place centrale occupée par le travail a conduit à une partition grossière entre trois principales étapes de la vie : une phase de préparation au travail, une période d'activité et une dernière phase d'inactivité correspondant au repos des travailleurs fatigués. Ce découpage, accentué à la fin du XIXe siècle sous l'influence du capitalisme industriel, atteint son apogée au cours des trentes glorieuses. Face au travail, qui s'est affirmé comme le "grand intégrateur", la mise en place des systèmes de retraite a fortement contribué au marquage institutionnel des temps de la vie. Une certaine cohérence paraissait finalement se dégager entre rythmes sociaux, rythmes personnels et rythmes biologiques. Des repères identitaires et pratiques se sont construits à partir de l'articulation de ces différents marquages biologiques, sociaux, politiques ou économiques.
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