Résumé :
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Attendue depuis longtemps, une réforme du service public de l'emploi (SPE) a été initiée dans le cadre du plan de cohésion sociale (PCS) adopté en janvier 2005. Plusieurs rapports à caractère politico-administratif ont précédé l'adoption de la réforme afin de lui fournir non seulement un bilan de l'action publique en matière d'intervention sur le marché du travail mais également des éléments de préconisation pour moderniser le SPE. Car ce dernier a subi au cours des quinze dernières années de nombreuses transformations intervenues au coup par coup, sans doctrine ni vision d'ensemble. La montée en puissance des collectivités territoriales et des partenaires sociaux dans l'élaboration et la conduite des politiques d'emploi en constituent les deux principales manifestations. La fin du monopole de placement confié à l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) et l'arrivée sur ce marché de nombreux opérateurs privés intervenant pour le compte de l'UNEDIC ou des conseils généraux contribuent à complexifier le paysage, au point qu'il est devenu difficile pour les demandeurs d'emploi de savoir qui fait quoi. Cette dilution des responsabilités a été dénoncée par la plupart des rapports précités et des voies ont été tracées pour tenter d'améliorer la situation. La réforme de SPE introduite par la loi Borloo du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale s'est fortement inspirée des principales recommandations formulées dans le cadre de ces rapports. Cela est particulièrement vrai du rapport Marimbert, qui est aussi celui qui va le plus loin dans le travail d'analyse. Mais la réforme semble aussi avoir reproduit certaines des faiblesses existantes, pourtant soulignées par ces mêmes rapports. Il n'est pas sûr au final que la rénovation du SPE telle qu'elle se dessine soit plus claire. Cette incertitude est à relier au fait qu'au terme de cette réforme l'on ne sait toujours pas à quel acteur, du service public de l'emploi (convention tripartite), du marché (opérateurs privés) ou encore du territoire (maisons de l'emploi), échoit la mission principale d'animer la régulation du marché du travail.
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