Résumé :
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Le progrès technique en obstétrique et néonatalogie ainsi que la surveillance périnatale ont conduit, ces dernières années, à des avancées considérables permettant de prévenir le handicap au stade ftal. Ces progrès posent cependant de nouvelles questions et interrogent juristes et médecins. Notre propos n'est pas ici de développer la réflexion sur ce dossier complexe. Mais si nous l'évoquons, c'est pour saisir, par contraste, et comme un paradoxe de la modernité, qu'au moment où la médecine fait des progrès impressionnants, des situations plus quotidiennes peuvent échapper à la meilleure des vigilances. En médecine hospitalière, si l'obstétricien peut entendre, il a à répondre à une demande spécifique, et son approche reste organique. Ainsi il convient d'y remédier en mettant en place une culture de la prévenance dont le fil rouge est de tout faire pour soutenir les difficultés d'un enfant, et/ou de ses parents, en l'amenant à "mettre des mots sur ce qui le touche et l'affecte" avant qu'une crise, un danger, un risque ou une maltraitance ne se manifeste. Tel est le sens de cette politique de prévenance : une politique d'attention, de considération, de délicatesse envers l'autre, qui plus qu'une technique est un état d'esprit. C'est dans cette perspective qu'autour des trois temps de la naissance : le temps de l'attente (A), le temps de la naissance proprement dite (B), le temps de l'accueil et de l'accompagnement (C), sont formulées des propositions concrètes pour initier cette politique de périnatalité développementale. Celles-ci ont été réfléchies à partir d'une série d'initiatives mises en place en France et à l'étranger. Une telle politique implique des préalables développés dans ce dossier.
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