Résumé :
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Pendant longtemps, la mort a été familière aux vivants. ils y étaient en permanence exposés et la côtoyaient si souvent qu'ils l'acceptaient comme une loi de l'espèce. La maladie grave entraînait très souvent la mort. Le malade savait sa fin prochaine et il accomplissait avec résignation les ultimes formalités avant son départ dans l'au-delà. Dans nos sociétés modernes, l'approche de la mort a changé. Elle est devenue une abstraction, une scène effacée de notre regard. La mort, la dégradation physique, les souffrances qu'elle amène avec elle, nous apparaissent comme une anomalie. On tait la mort, on la cache comme pour s'en préserver. A quoi tient cette évolution des mentalités ? Les progrès considérables et rapides de la médecine au XXe siècle repoussent sans cesse plus loin les limites de la vie et propagent un sentiment d'invulnérabilitBe et renvoient la mort loin du champ des vivants, aux cofins de l'extrême vieillesse. Cette évolution des mentalités explique certainement une part des raisons du retard pris en France dans le développement et l'organisation des soins palliatifs. En 1999, le Sénat et le conseil économique et social se penchent sur les soins palliatifs et l'accompagnement des personnes en fin de vie. La loi du 9 juin 1999 qui consacre le droit du malade à l'accès aux soins palliatifs est votée. Ce dossier est consacré à ce difficile sujet.
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