Résumé :
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Nous verrons au cours de cet article en quoi la prise de produit psychoactif perturbe le fonctionnement de l'identification projective et l'activité des processus symboliques. La clinique du toxicomane révèle l'existence précoce de difficultés d'expression de l'identification projective sur fond de relation à l'objet maternel vécu sur un mode opersécutoire ou idéalisant. Sous la pression des traumatismes réels ou du fait de la difficulté d'accéder au processus de séparation-individualisation, le mécanisme de défense du refoulement n'a pu réellement se constituer ou s'est avérer insuffisant. En même temps, le travail d'élaboration psychique autour de la projection et de l'introjection s'est trouvé mis entre parenthèses par la consommation du produit. Celle-ci, en activant une libido narcissique pour contenir les représentants - représentations des pulsions destructrices, substitue un acte d'incorporation, à l'introjection, consomme la rupture de la relation objectale et compromet tout processus de symbolisation. L'acte d'incorporation déplace sur la scène corporelle une expérience traumatique qui n'a pas été suffisamment symbolisée sur le mode d'un fantasme d'incorporation. Il tend à prouver un prolongement dans un processus de démétaphorisation. Contrairement au psychotique, la mise en suspens de l'identification projective évite la perte du sentiment d'identité. (...).
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