Résumé :
|
Malgré ses limites, la loi du 22 avril 2005 contient de réelles avancées en ce qu'elle affirme que les décisions prises en fin de vie doivent l'être en toute transparence et collégialement, au terme d'une évaluation de la situation et d'un processus de réflexion partagés entre l'équipe soignante, la famille et bien sûr, quand cela est possible, le patient. Ces décisions doivent être assorties d'un accompagnement des équipes, de la famille et du malade. La collégialité et la transparence sont donc mises en exergue dans ce texte qui n'instaure pas de procédure automatique mort ou survie, choix qui a été fait par certains autres pays européens. C'est dans cet échange humain et collectif que le malade atteind d'un cancer peut choisir de passer de la chimiothérapie à la morphine. A contrario, privé de temps, le médecin peut refuser le choix du malade qui s'opposerait à une transfusion sanguine aux urgences ou à une séance de dialyse. Il n'y a pas de systématisme, ni dans un sens, ni dans l'autre. Le respect de la vie, c'est d'abord le respect de la décision humaine. Qui peut juger que l'envie de vivre a totalement disparue chez un être humain. En général ce que souhaitent les personnes en fin de vie, ce n'est pas de s'arrêter de vivre mais plutôt finir leur vie sans douleur ou sans angoisse excessive, sans acharnement thérapeutique, en étant entourés. C'est l'un des apports majeurs de la loi qui met au premier plan les soins palliatifs. L'essentiel est de rendre la vie le plus supportable possible dans les derniers moments et, pour ce faire, soulager la douleur est un devoir, même si cela parfois précipite la mort.
|