Résumé :
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Les universités des Etats-Unis et de Grande Bretagne ont introduit une sensibilisation aux arts et aux belles lettres dans les études médicales et dans la formation des médecins résidents, afin d'humaniser la profession. En France, dans le même contexte, l'enseignement de l'anglais obligatoire jusqu'en troisième année peut donner lieu à un élargissement littéraire et culturel de la connaissance des êtres humains, susceptible d'influencer la pratique médicale. L'étude d'un poème du docteur William Carlos Williams, "le médecin malgré lui" 1918, associée à celle d'une nouvelle de l'écrivain et critique littéraire David Lodge, "Hotel des Boobs" 1986, nous renseigne sur le décalage entre la perception publique et privée dans les représentations mentales du médecin par les autres et par lui-même, ainsi que sur l'interaction fécondante entra la fiction et la réalité (qu'elle soit médicale ou autre). Ecriture, lecture et art médical relèvent de la même approche de la narration et de son ambiguïté intrinsèque : attention pour ce qui est autre, décodage et interprétation, pour corriger, transformer et si, possible, régénérer récits et vies, histoires écrites et vécues dans leurs corps respectifs.
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