Résumé :
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Certains succès récents de la neurostimulation cérébrale dans la maladie de Parkinson évoluée ont relancé la question du traitement neurochirurgical des affections psychiatriques graves. En avril 2002, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) rendait un avis particulièrement favorable à une telle approche, arguant de ses progrès techniques, des preuves de son efficacité et de sa quasi-innocuité pour encourager son développement. Une telle appréciation est-elle scientifiquement fondée ? L'examen détaillé de l'argumentaire du CCNE aboutit à des conclusions opposés par diamètre ; la neurochirurgie "fonctionnelle" des maladies psychiatriques n'a toujours pas fait la preuve de son efficacité, ses effets secondaires sont aussi fréquents qu'invalidants, aucun progrès conceptuel décisif n'a été accompli. Le réductionnisme psychochirurgical conserve tout son attrait. Les psychiatres devraient s'inquiéter de voir qu'une instance éthique nationale puisse trancher, sans les consulter, et avec autant de légèreté scientifique, une question que l'histoire de leur spécialité leur a malheureusement enseignée être lourde de conséquences.
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