Résumé :
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La loi "Droits des malades", en date du 4 mars 2002, organise notamment l'accès direct des patients ou de leurs ayants droit au dossier médical. Cette disposition accède ainsi à une demande formulée avec insistance par les associations de malades, notamment lors des Etats généraux de la santé, organisés en 1999 par Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé. Les représentants des patients espéraient ainsi mettre fin à la lenteur et, selon eux à la réticence avec laquelle les médecins communiquent les dossiers des malades dont ils ont la charge. Ces représentants ont ainsi défendu l'idée selon laquelle le dossier médical allait devenir un élément essentiel du dialogue entre les médecins et les patients. L'expérience de la réanimation, discipline sans doute particulière, ne soutient cependant pas cette vision quelque peu angélique. Les réanimateurs savent en effet que les dossiers qui leur sont demandés, jusqu'ici par l'intermédiaire d'un médecin choisi par le malade, le sont presque exclusivement pour des raisons contentieuses. Le dossier est alors un élément, à charge ou à décharge, de la procédure administrative ou pénale. Pourtant, l'amélioration de la communication avec les familles, si elle ne passe pas par le dossier médical, est une préoccupation aujourd'hui essentielle des réanimateurs. C'est l'objet de cet article que de décrire les différentes approches utilisées ou testées dans ce domaine.
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