Résumé :
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La médecine du travail et, plus largement, la réglementation sur l'hygiène et la sécurité, ont été fondées sur la notion de risque à l'intégrité physique, c'est à dire le risque d'atteinte au corps du salarié du fait du travail. Si cette idée fondatrice conserve toute sa pertinence pour le mineur de fond ou l'ouvrier du bâtiment, elle apparaît insuffisante lorsqu'elle s'applique à un employé de services. En outre, elle ne permet pas de prendre en compte de manière satisfaisante l'impact, sur la santé des travailleurs, d'une organisation du travail mal maîtrisée. Si des initiatives voient le jour, le point de vue du risque à l'intégrite physique demeure cependant dominant dans les débats et les négociations sur la prévention des risques professionnels. En effet les actions de prévention concernent prioritairement des luttes contre la maladie ou le risque (lutte contre le cancer, lutte contre les mouvements répétitifs, lutte conte le harcèlement moral). Or, les actions de prévention doivent être également des actions pour (en faveur de) la santé physique et mentale. La démarche de promotion de la santé est, à cet égard, éclairante. Elle propose de construire, en tenant compte de tous les déterminants de la santé, des stratégies globales favorables à la santé (mettre en place des politiques impliquant une collaboration intersectorielle, créer un environnement favorable, développer les compétences personnelles des personnes pour qu'elles aient un meilleur contrôle sur leur santé)
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