Résumé :
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Les Etats baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) adhéreront à l'Union européenne en 2004. Le présent article passe en revue la réforme des retraites dans ces trois pays au cours des dix dernières années, à la lumière du "modèle social européen" et du "modèle de la Banque mondiale". La première partie tente de définir ces deux modèles. Elle montre que le premier met l'accent sur la suffisance et la solidarité en matière de revenus, alors que le second insiste sur la soutenabilité budgétaire, l'épargne et la croissance économique. La deuxième partie se penche sur les réformes opérées et proposées. Les premières réformes retardaient l'âge du départ à la retraite et liaient plus étroitement les prestations aux rémunérations et à l'ancienneté. Le résultat a été la mise en place de régimes de retraites similaires à ceux de nombreux pays européens. Les réformes suivantes ont tenté de passer d'un système "par répartition" pur, financé par l'Etat, à un système fondé sur la "capitalisation" et des comptes privés personnels. Ces systèmes ont été encouragés par la Banque mondiale. L'opportunité de cette approche a été mise en doute en raison de ses coûts de transition élevés, de ses coûts d'administration potentiellement importants et de ses implications à plus long terme pour la situation des revenus relatifs des retraités. La troisième partie formule des conclusions. A court et à moyen terme, les décideurs devraient sauvegarder la suffisance des revenus plutôt que rechercher les avantages douteux de la capitalisation. En d'autres termes, s'orienter davantage sur 'l'Europe" que sur "le monde".
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