Résumé :
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Notre vie quotidienne est aujourd'hui de plus en plus tributaire des différentes figures du projet qui la bousculent. Ces figures et leurs variantes nous introduisent dans un univers mouvant marqué par ses contours flous et sa charge d'incertitude : c'est celui des intentions et de leurs désillusions à infléchir une réalité rétive et paradoxale. Il nous faut donc essayer de comprendre comment opèrent les conduites à projet tant au niveau des acteurs individuels que des groupes culturels qui semblent présentement le valoriser, comprendre de quelle modernité ce projet est porteur, pour nous permettre d'avancer un peu plus dans une élucidation de cette culture volontariste qu'il semble incarner : que nous apprend le projet sur la condition humaine lorsque celle-ci se préoccupe du "faire advenir" ? Ce caprice pour le moins linguistique qui nous fait actuellement user et abuser du terme "projet" est-il finalement pur caprice ou bien révèle-t-il des enjeux psychologiques et sociaux présents en toute culture mais plus intimement inscrits dans notre culture technologique de crise ? Finalement la nature floue de la figure évoquée ne peut-être appréhendée que dans une perspective multidimensionnelle, donc anthropologique, celle qui est tentée ici. Une telle approche doit nous aider à identifier la diversité des situations qui se réclament du projet en même temps que les invariants qui les structurent. (...).
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