Résumé :
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[BDSP. Notice produite par ORSLR sGrR0x9q. Diffusion soumise à autorisation]. Le tabagisme en Tunisie est devenu une priorité de santé publique. La consultation d'aide au sevrage tabagique est un des moyens de lutte contre ce fléau ; elle constitue une activité nouvelle à l'institut de cancérologie Salah-Azeiz de Tunis. L'objectif de ce travail est de mesurer l'impact de cette consultation sur le sevrage et d'identifier des facteurs de réussite, afin de mieux organiser le réseau de consultations de sevrage mis en place en Tunisie. Nous avons fait appel à une thérapie cognitive et comportementale associée ou non à une substitution nicotinique. De juillet 2003 à juin 2004,340 sujets fumeurs ont été pris en charge. Pour chacun d'entre eux, des données sur leur tabagisme et leur profil psychologique, leur motivation et la réussite ou non de l'arrêt ont été recueillies par questionnaire. L'analyse des taux d'arrêt et des facteurs de succès ou d'échec a été faite par un modèle de régression logistique. Pour l'ensemble des fumeurs, l'âge de début de l'intoxication tabagique était précoce (avant 20 ans) ; la majorité étaient de gros fumeurs (57% plus de 20 cigarettes par jour) et leur dépendance pharmacologique à la nicotine était élevée (58% ont un Fagerström supérieur à 7). La plupart fumaient en réponse à un stress et très peu d'entre eux pour maigrir, même chez les femmes. Après un suivi médian de 32 semaines, un arrêt du tabagisme a pu être réalisé pour 27% des 340 fumeurs. Pour le groupe des 83 sujets suivis régulièrement, 23% d'entre eux présentent un sevrage d'au moins six mois. En analyse multivariée, les facteurs prédictifs de l'arrêt (en dehors du facteur majeur que représente l'adhérence à la consultation) sont la confiance du fumeur en sa possibilité d'arrêt (OR=0,87 [0,79-0,97]) ; à l'inverse un test de Faegerström supérieur à 7, (OR=1,9 [1,1-3,3]), la cigarette soutien psychologique au stress (OR=1,08 [1,0-1,2]) et l'environnement fumeur à la maison (OR=4,5 [1,1-18,9]) prédisent une évolution défavorable du sevrage. Ces résultats montrent que le taux de sevrage peut être essentiellement amélioré par un meilleur suivi des fumeurs à la consultation, associé avec des actions d'information de la population sur la possibilité d'arrêt moyennant une aide spécifique. (R.A.).
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